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Diagnostic

Le diagnostic de l’endométriose fait encore face à certaines limites en France. En effet, d’après l’association française de lutte contre l’endométriose (EndoFrance), le diagnostic n’intervient généralement que 7 ans après les premiers signes de la maladie.

Si vous n’arrivez pas à tomber enceinte, ou si vous avez de fortes douleurs pendant et/ ou entre les règles, votre médecin vous demandera de faire un examen gynécologique.

Il vous prescrira notamment une échographie du bassin dont l’objectif est d’identifier d’éventuelles lésions d’endométriose. Il peut s’agir d’une échographie tansrectale ou transvaginale, ou même d’une IRM si la première échographie se révèle insuffisante.

Généralités sur le
traitement de l’endométriose

Sur le plan médical, le traitement de l’endométriose se fait essentiellement par la prise de médicaments prescrits par le médecin ou par la chirurgie. Si les médicaments ont pour but de calmer la douleur en bloquant la production des hormones féminines, la chirurgie pour sa part vise l’extraction des lésions qui en sont directement à l’origine.

Le traitement adopté diffère cependant en fonction des organes touchés par les fragments du tissu endométrial (endomètre) présents hors de la cavité utérine. Il est adapté pour répondre efficacement aux besoins de chaque cas et il varie d’une patiente à l’autre.

La prise en charge de cette maladie doit se faire par une équipe pluridisciplinaire. Elle doit aussi être personnalisée pour s’adapter aux symptômes et aux attentes de la malade. Afin d’optimiser cette prise en charge et de raccourcir le délai de diagnostic, la France a déployé des centres de santé pluridisciplinaires et de dépistage précoce de l’endométriose.

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Les différents traitements

Il n’y a pas de traitement définitif contre l’endométriose. Néanmoins, certains médicaments et quelques astuces naturelles permettent de soulager les douleurs associées à cette maladie. Ces solutions peuvent aussi aider à prévenir l’apparition des symptômes dans certains cas.

Voici les différents traitements qui permettent de calmer les douleurs :

Atténuation de la douleur par les traitements hormonaux

Parmi les traitements hormonaux les plus répandus, il existe : Les traitements hormonaux réduisent les douleurs de l’endométriose. Toutefois, ils n’ont aucune influence sur la fertilité et ils ne résolvent pas définitivement le problème. Ils permettent cependant de bloquer la sécrétion des hormones ovariennes, ce qui diminue les saignements.

Parmi les traitements hormonaux les plus répandus, il existe :

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Stérilet Mirena®

Ce dispositif intra-utérin est entièrement recouvert par un progestatif et il s’insère directement dans l’utérus. Le Stérilet Mirena® réduit considérablement les règles et les douleurs d’endométriose. Il se remplace tous les 5 ans.
L’utilisation de ce stérilet peut induire des effets indésirables : des règles ininterrompues, notamment pendant les premiers mois qui suivent son insertion.

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La pillule contraceptive

La pilule contraceptive se prend tous les jours, de façon continue et sans interruption. Elle permet de calmer la douleur chez certaines patientes, de prévenir les carences en œstrogènes, de réduire les cycles menstruels et de fournir une solution contraceptive.
Celle-ci relâche des hormones qui vont ensuite inhiber l’ovulation et empêcher le relâchement par l’hypophyse des hormones qui stimulent les ovaires.

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Danazol (Cyclomen®)

Ce traitement hormonal bloque la production d’œstrogènes par les ovaires, provoquant ainsi une ménopause artificielle. Il abolit les menstruations dans la plupart des cas, ce qui permet de soulager les douleurs associées à l’endométriose.
Le traitement à base de danazol peut durer 6 à 9 mois et il est possible qu’il y ait des effets indésirables qui disparaitront toutefois avec l’arrêt du traitement :
- Bouffées de chaleur
- Poussée d’acné et de poils au visage
- Prise de poids
- Sécheresse vaginale

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Acétate de médroxyprogestérone
(Depo-Provera®)

C’est un progestatif que votre médecin vous injecte dans la fesse chaque 3 mois. Celui-ci contient notamment une hormone qui bloque l’ovulation et abolit ou réduit les règles et douleurs provoquées par l’endométriose.

Parmi les effets indésirables éventuels de l’acétate de médroxyprogestérone, il y a la prise plus ou moins importante de poids (chez certaines femmes) et l’apparition de petites tâches durant le cycle. Son utilisation peut en outre provoquer des changements d’humeur. Enfin, chez certaines patientes le retour de l’ovulation n’intervient pas toujours immédiatement après l’arrêt du traitement.

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Traitements analogues de la Gn-RH
(Lupron®, Zoladex®, Synarel®)

Ces traitements empêchent l’activation de l’hypophyse par les Gn-RH (hormones de l’hypothalamus), ce qui provoque une ménopause. La prise se fait par injection, tous les mois et le traitement ne doit pas durer plus de 6 mois.
Effets indésirables éventuels :
- Sécheresse vaginale
- Maux de tête
- Sautes d’humeur
- Bouffées de chaleur

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Médicaments analgésiques

Les anti-inflammatoires (ibuprofène (Advil®, Motrin®) ou aspirine, etc.) ou l’acétaminophène (Tylenol®) peuvent aider à calmer les douleurs pelviennes provoquées par l’endométriose. En cas de nécessité, le médecin peut directement prescrire certains anti-inflammatoires comme le Naprosyn® par exemple.
L’utilisation d’un coussin chauffant suffit parfois à atténuer la douleur.

Recours à la chirurgie

Dans les cas suivants, le médecin peut décider de recourir à la chirurgie pour extraire les kystes et les lésions causées par les fragments du tissu endométrial présents dans l’abdomen :

  • Endométriose sévère
  • Insuffisance des traitements médicamenteux
  • Lésions provoquant une infertilité et/ ou d’autres conséquences graves : Cette chirurgie peut être conservatrice ou radicale. Lorsqu’elle est conservatrice, elle se limite uniquement au retrait des lésions, tout en préservant l’utérus et les ovaires. En revanche, la chirurgie radicale ou totale implique l’ablation de l’utérus et des ovaires, ce qui entraîne la ménopause et rend la patiente définitivement stérile. La chirurgie radicale est la seule option qui permet de guérir l’endométriose définitivement. En effet, il est possible d’observer des récidives quelques mois ou quelques années après la chirurgie conservatrice et ce, jusqu’à la ménopause. Concernant les techniques opératoires, elles ont beaucoup évolué ces dernières années et elles peuvent varier d’un cas à l’autre.

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Alternatives naturelles

Pour l’instant, il n’existe aucune étude approfondie sur les différents produits de santé naturels qui permettraient de soigner l’endométriose. Pour soulager les symptômes, certains professionnels recommandent parfois à leurs patientes d’utiliser l’écorce de frêne ou de viorne obier, la racine de pissenlit et les baies de gattilier. Il vaut mieux consulter un naturopathe ou un phytothérapeute reconnu pour mieux se renseigner. Voici les solutions naturelles les plus fréquentes :

  • La pratique du yoga et du tai-chi, qui peuvent aider les femmes à mieux supporter les douleurs au quotidien.
  • Le recours à la médecine traditionnelle chinoise dont on ne présente plus les vertus. Celle-ci associe les plantes naturelles et l’acupuncture pour tonifier le Qi (votre énergie vitale) et les reins, et favoriser ainsi une meilleure circulation du sang dans l’organisme.
  • Le sauna vaginal, qui consiste à faire un bain de vapeur pour purifier le vagin. Il s'agit du'une vieille pratique non reconnue par la medecine mais pour laquelle de nombreuses personnes témoignent de son efficacité.
  • L’utilisation de l’huile de ricin (Ricinus communis). Appliquée sur le bas-ventre, elle permet notamment de soulager les douleurs pelviennes.
  • L’adaptation de l’alimentation. Le docteur américain Andrew Weil recommande particulièrement d’adopter un régime aux propriétés anti-inflammatoires qui intègre plus de fruits, de légumes et d’aliments frais et variés, et un peu moins d’aliments raffinés. Il conseille enfin de privilégier les produits laitiers et la viande issus d’un élevage biologique.

Vivre avec l'endometriose

Douleurs plus ou moins intenses, fatigue constante…l’endométriose entraine nombre de facteurs qui rendent la vie difficile aux patientes tant sur le plan de l’intimité, que sur le plan social et professionnel. Pour autant, il est possible de vivre avec cette maladie.

Par exemple, au lieu de concentrer vos tâches ménagères sur une journée, vous pouvez les répartir dans la semaine. De même, n’hésitez pas à vous reposer chaque fois que vous en éprouvez le besoin.

Il y a plusieurs symptômes qui permettent d'identifier l'endométriose. Pour en savoir plus vous pouvez trouver une liste sur symptomes-endometriose.fr

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Questions fréquentes

Les causes de l’endométriose demeurent mal identifiées à ce jour. Pour autant, 3 hypothèses semblent se dégager pour tenter d’expliquer la présence des fragments de l’endomètre hors de la cavité abdominale : - Lors des règles, les cellules de la muqueuse utérine (endomètre) passeraient par la lymphe ou la circulation sanguine pour se déplacer ailleurs, telles les cellules cancérigènes formant des métastases.
- L’hypothèse dite de « métaplasique » qui surfe sur une transformation éventuelle des cellules du péritoine en cellules du tissu endométrial, sans toutefois en expliquer la cause.
- Les fragments d’endomètre et le sang qui fuitent par les trompes lors des règles : on parle de « menstruations rétrogrades ».

Si l’utilisation de la pilule contraceptive réduit considérablement l’apparition de l’endométriose, la tendance générale qui se dégage cependant est qu’on ne peut pas prévenir cette maladie. Certaines femmes sont même davantage prédisposées à développer une endométriose si :
- Elles viennent d’une famille dans laquelle il y a déjà eu des cas d’endométriose
- Elles présentent une malformation du col de l’utérus
- Leurs règles durent moins longtemps que la moyenne, etc.

À moins de subir une chirurgie radicale qui provoque la stérilité, aucun traitement à ce jour ne permet de guérir définitivement de l’endométriose.

Les femmes qui souffrent d’endométriose peuvent enfanter, même s’il n’est pas toujours facile pour elles de tomber enceinte. En général, il leur faudra juste plus de temps et de la patience pour y arriver.